20-21 nov. 2025 Poitiers (France)
Les couples d'hommes devenus parents par GPA : faut-il repenser le féminin et le masculin ?
Aikaterini Riga  1, *@  
1 : Unité Transversale de Recherche Psychogenèse et Psychopathologie  (UTRPP)  -  Site web
université Paris 13, Université Sorbonne Paris nord
UFR Lettres, Sciences de l'Homme et des Sociétés, Université Paris 13, 99 avenue Jean-Baptiste Clément, F-93430, Villetaneuse -  France
* : Auteur correspondant

Aujourd'hui, de plus en plus de couples d'hommes deviennent parents grâce à la technique de la gestation pour autrui. Cette nouvelle configuration familiale nous invite à repenser, en les questionnant, certains concepts psychanalytiques tels que le complexe d'Œdipe et la différence des sexes. En nous appuyant sur une étude menée dans le cadre d'une recherche doctorale auprès de neuf couples d'hommes devenus parents par gestation pour autrui aux États-Unis et au Canada, nous nous interrogeons sur le déploiement du jeu identificatoire à travers la répartition des fonctions traditionnellement qualifiées de « maternelle » et de « paternelle » au sein de ces couples, dans leur relation à leurs enfants. Les résultats, obtenus grâce à une double méthodologie (entretiens semi-directifs et épreuves projectives), mettent en lumière des réalités plurielles. Dans la moitié des couples étudiés, on observe une bipartition des rôles parentaux : l'un de deux pères (souvent le père biologique) occupe la fonction traditionnellement appelée « paternelle » tandis que l'autre s'implique davantage dans les soins, assumant une fonction que l'on pourrait qualifier de « maternelle ». Certains participants affirment même avoir adopté le rôle de « femme » ou de « mère » au sein de leur couple et dans leur relation à l'enfant. Dans d'autres familles, en revanche, ces rôles apparaissent moins clairement définis et bien plus fluides. Suite à ces observations, une question émerge : est-ce que l' adoption consciente d'un rôle dit plus « féminin » ou «maternel», telle qu'elle est exprimée dans le discours des participants, traduit-elle, sur le plan du fonctionnement psychique des sujets, une identification psychique plus « féminine », et inversement ? Et si tel est le cas, comment l'interpréter ? Peut-on encore la qualifier de « féminine » lorsqu'elle est incarnée par un père ? Et, finalement, que nous enseigne ce phénomène quant à la manière dont la dualité féminin/masculin se (re)compose dans les formes contemporaines de la parentalité — qu'elles soient homosexuelles, hétérosexuelles, transgenres ou monoparentales ?


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