20-21 nov. 2025 Poitiers (France)
Le T.A.T. face aux transidentités
Nathan Tissot  1, *@  , François-David Camps  1, 2@  
1 : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique  (CRPPC)
Université Lumière - Lyon 2
5 avenue Pierre Mendes France 69676 Bron cedex -  France
2 : CENTRE DE RECHERCHE EN PSYCHOPATHOLOGIE ET PSYCHOLOGIE CLINIQUE
Université Lumière - Lyon II
* : Auteur correspondant

Les évolutions sociales et politiques sur les questions sexuelles et de genre nous amènent à réinterroger la pertinence de nos outils cliniques. Nous manquons de données sur l'utilisation des épreuves projectives, et en particulier le T.A.T., auprès des personnes ne se reconnaissant pas dans leur identité assignée à la naissance, qu'ils se définissent comme trans, non-binaire, genderfluid, etc.... La recherche présentée explore la dynamique identificatoire à l'œuvre au T.A.T. ainsi que la pertinence de proposer l'intégralité des planches proposées par Vica Shentoub (1990). En effet, dans la passation « classique », certaines planches sont exclusivement présentées aux hommes et d'autres exclusivement aux femmes. Mais quelles planches devons-nous présentées aux personnes ne se reconnaissant pas dans leur identité de genre assignée ? Cette question a déjà été explorée par Lintanff et Verdon (2014) et Marchand (2014, 2016, 2019), qui ont pu montrer la pertinence de présenter la double série BM et GF aux personnes transgenres. Nous proposons de reprendre ce questionnement et de l'explorer via l'analyse de six protocoles de T.A.T., de quatre femmes transgenres (MtoF) et de deux personnes dites genderfluid. Les résultats montrent que si les planches GF suscitent une résonance fantasmatique chez les participant·e·s, ce n'est pas le cas pour l'ensemble des planches BM. Bien que nos résultats montrent une capacité à déployer des identifications masculines et féminines chez tous les participant.es, nous observons tout de même une « préférence identificatoire » pour chacun.e : les identifications féminines semblent prévalentes dans les tous les protocoles. Une différence s'observe néanmoins entre les femmes transgenres et les personnes genderfluid : pour les premières, les identifications féminines apparaissent beaucoup plus soutenantes et dégageantes.

Références bibliographiques :

Lintanff, M. et Verdon, B. (2014). Transsexualisme et identifications : analyse de la passation complémentaire des planches bm et gf au tat. Psychologie clinique et projective, 20(1), 213-246. https://doi.org/10.3917/pcp.020.0213.

Marchand, J.-B. (2014). Traversée vers l'autre identité sexuée : Identité sexuée, Transsexualisme, Transformation hormonale et chirurgicale, et essai d'Approche transversale du fonctionnement psychique [Thèse de doctorat de Psychologie clinique, Université Paris Nanterre]. HAL Thèses. https://theses.hal.science/tel-03779860/

Marchand, J.-B. (2016). Les tests projectifs à l'épreuve du sexe, du genre et des transformations corporelles. Dans M. Roques, C. Hurvy (dir.). Epreuves projectives et recherche en psychologie clinique (p. 93-112). Editions In Press.

Marchand, J.-B., Pelladeau, E. & Pommier, F. (2019). Transsexualism and transgenderism : Unravelling sex and gender, and abstractions of the sexed body. International Journal of Psychoanalysis, 100(2), 206-228. https://doi.org/&0.1080/00207578.2019.1589377

Shentoub, V. et al. (1990). Manuel d'utilisation du T.A.T., (approche psychanalytique). Dunod.


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