Accompagner le processus transidentitaire et soutenir le droit à l'autodétermination ne devrait en rien apparaître contradictoire avec la possibilité de soutenir la nécessité d'un temps élaboratif et, pour se faire, d'évaluer les conflictualités internes à l'œuvre chez la personne concernée.

Cette proposition de communication est celle d'une vignette clinique illustrative de l'importance de ce temps élaboratif, à partager avec le sujet. L'évaluation projective menée au travers du test de Rorschach et du TAT (méthodes d'interprétation françaises) a permis une mise en exergue des conflictualités internes à l'œuvre chez Marc (prénom d'emprunt). Dans son cas, le questionnement transidentitaire apparaissait sous-tendu par diverses fonctions défensives : un mouvement auto-agressif, agissant comme un équivalent suicidaire envers la féminité meurtrie, mais aussi une incorporation dans le cadre d'un deuil pathologique d'un frère suicidé. 

La restitution au patient de ces enjeux inconscients a permis un accompagnement respectueux de son vécu identitaire conflictuel. Marc a pu, à travers cette démarche d'évaluation intrapsychique, mesurer toute l'importance de s'accorder du temps et a choisi de postposer la décision de recourir à un traitement hormonal.

Notre propos consiste à (ré)inviter les professionnels qui accompagnent la transidentité à la liberté de s'accorder, avec nos patient.e.s, la possibilité d'un travail élaboratif pour aider la mentalisation des conflits intrapsychiques. Pour y parvenir, l'évaluation projective de la personnalité et de son fonctionnement apparaît comme une démarche particulièrement précieuse et porteuse de sens.

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